Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/132

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Catho ne s’en souciait guère, car elle était peureuse et poltronne ; cependant, elle consentit à y aller, sur la promesse que lui fit sa mère qu’elle deviendrait aussi belle que Jeanne, ou même davantage.

Quand onze heures sonnèrent, sa mère lui dit :

— Voici le moment de partir, ma fille ; allez donc et ne craignez rien, il ne vous arrivera pas de mal.

Elle avait peur ; mais, d’un autre côté, elle désirait ardemment être belle.

— Fidèle viendra aussi avec moi, dit-elle.

Et elle appela le petit chien de Jeanne. Mais, il s’enfuit vers Jeanne, et elle lui donna un coup de pied, en disant :

— Eh bien ! vilaine bête, je n’ai aucun besoin de toi.

Elle partit.

Quand elle arriva au carrefour, elle vit les nains qui y dansaient en rond, tout en chantant. Elle s’arrêta pour les regarder, et ils s’approchèrent d’elle et lui dirent ;

— Voulez-vous danser avec nous, jeune fille ?

— Crottin de cheval ! répondit - elle, je ne danse pas avec de sales bêtes comme vous ; fi donc !...

— Oh ! la vilaine fille ! dit un des nains.