Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/248

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commoderait à une bonne sauce, et ils le mangeraient à leur repas.

L’Aigle, voyant cela, proposa au prince une partie de boules dont l’enjeu devait être la vie de celui-ci, s’il perdait, et la main de sa sœur, s’il gagnait.

— C’est entendu, dit le prince ; où sont les boules ?

Et ils se rendirent dans une avenue de vieux chênes, large et très longue, où se trouvaient les boules. Hélas ! quand le prince vit ces boules-là !... Elles étaient en fer, et chacune d’elles pesait cinq cents livres. L’Aigle en prit une, et il la maniait, la jetait en l’air, très haut, et la recevait dans sa main, comme si c’eût été une pomme. Le pauvre prince ne pouvait seulement pas remuer la sienne.

— Tu as perdu et ta vie m’appartient ! lui dit l’Aigle.

— Je demande ma revanche, répondit le prince.

— Eh bien ! soit ; à demain la revanche.

Le prince va trouver la sœur de l’Aigle, les larmes aux yeux, et lui conte tout.

— Me serez-vous fidèle ? lui demande-t-elle.

— Oui, jusqu’à la mort ! répond-il.

— C’est bien ; voici ce qu’il faudra faire : J’ai là deux grandes vessies, que je peindrai en noir,