Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/252

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Allons prendre de l’eau à ma mère.

— Allons-y, répondit le prince.

— Prends ce tonneau, voici le mien ; — et en même temps, il lui montrait deux énormes tonneaux.

— Des tonneaux ! à quoi bon ? pour perdre du temps ?

— Comment donc veux-tu apporter de l’eau ici ?

— Donne-moi tout bonnement une houe, une pelle et une civière.

— Pourquoi faire ?

— Pourquoi, imbécile ? Mais, pour apporter la fontaine ici donc, à la porte de la cuisine, afin de nous éviter la peine d’y aller si loin.

— Quel gaillard ! pensa l’Aigle ; puis il dit : — Eh bien ! reste là, j’irai seul chercher de l’eau à ma mère.

Ce qu’il fit, en effet.

Le lendemain, comme la vieille disait à son fils que le moyen le plus sûr de se débarrasser du prince était de le tuer, de le mettre à la broche, puis de le manger, l’Aigle répondit qu’il avait été bien traité chez lui, et qu’il ne voulait pas se montrer ingrat ; mais que, du reste, il allait lui imposer d’autres épreuves, d’où il aurait bien de la peine à se tirer à son honneur.

Et en effet, il dit encore au prince :