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Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/251

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L’Aigle va trouver le prince et lui dit :

— Demain matin, nous irons à la fontaine prendre de l’eau à ma mère, et nous verrons qui de nous deux en apportera le plus.

— Très bien, répondit le prince, mais montre-moi les pots.

Et l’Aigle lui montra deux tonneaux de cinq barriques chacun : il en portait facilement un, rempli d’eau, sur le plat de chaque main, — car il était aigle ou homme, à volonté.

Le prince va encore trouver la sœur de l’Aigle, plus inquiet que jamais.

— Me serez-vous fidèle ? lui demanda-t-elle encore.

— Jusqu’à la mort, répondit-il.

— Eh bien ! demain matin, quand vous verrez mon frère prendre son tonneau, pour aller à la fontaine, dites-lui : — « Bah ! à quoi bon des tonneaux ? Laissez-moi cela là, et me donnez une houe, une pelle et une civière. » — Pourquoi ? demandera-t-il. — Pourquoi ? Mais pour déplacer la fontaine et l’apporter ici, ce qui sera bien plus commode, pour y puiser de l’eau, à volonté.

En entendant cela, il ira seul chercher de l’eau, car il ne voudra pas voir défaire sa belle fontaine, ni ma mère non plus.

Le lendemain matin, l’Aigle dit au prince :