Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/257

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Oui, le fils du roi me disait aussi qu’il me serait fidèle, jusqu’à la mort, quand mon frère Aigle lui dit d’aller avec lui puiser de l’eau à la fontaine !

Tout le monde était étonné et intrigué ; le prince aussi était devenu très attentif. La sœur de Aigle jeta un troisième pois sur son assiette, et le coq le croqua comme les deux autres.

— Tu l’as encore avalé, glouton ! répéta la poulette.

— Tais-toi, ma gentille poulette, le premier sera pour toi.

— Oui, le fils du roi me disait aussi qu’il me serait fidèle, jusqu’à la mort, quand mon frère Aigle l’envoya abattre une grande avenue de vieux chênes, avec une hache de bois.

Le prince comprit enfin. Il se leva, et se tournant vers son beau-père, il lui parla de la sorte :

— Beau-père, j’ai un conseil à vous demander, j'avais un gentil petit coffret d’or, dans lequel était renfermé mon trésor. Je le perdis, et je m’en procurai un nouveau. Mais voilà que je viens de retrouver le premier, et j’en ai deux, à présent, lequel des deux dois-je conserver, l’ancien ou le nouveau ?

— Respect toujours à ce qui est ancien, dit le vieillard.