sur la table, à côté d’elle, la moitié de l’anneau dont le prince avait l’autre moitié.
La nouvelle mariée la remarqua et dit :
— J’en ai une toute semblable (son mari la lui avait donnée) !
On rapprocha les deux moitiés l’une de l’autre, et elles se rejoignirent et l’anneau se retrouva complet. Il en fut de même pour les deux moitiés de mouchoir. Tous les assistants témoignèrent de leur étonnement. Le prince, seul, restait indifférent et semblait ne pas comprendre. Alors la sœur de l’Aigle posa sur la table, devant elle, son petit coq et sa petite poule en or, et jeta un pois sur son assiette. Le coq croqua aussitôt le pois
— Tu l’as encore avalé, glouton ! lui dit la poulette.
— Tais-toi, répondit le coq, le prochain sera pour toi.
— Oui, le fils du roi me disait aussi qu’il me serait fidèle, jusqu’à la mort, quand il allait joue aux boules avec mon frère l’Aigle.
Le prince dressa l’oreille. La sœur de l’Aigle jeta un second pois sur son assiette, et le coq le croqua encore.
— Tu l’as encore avalé, glouton ! répéta la poulette.
— Tais-toi, ma poulette, le premier sera pour toi.