Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/260

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sa mère. Un jour, en jouant, elle mit les habits de noces de sa mère, et ils lui allaient à merveille et comme s’ils avaient été faits pour elle. Son père survint et se jeta à son cou, en s’écriant :

— Ma femme ! ma femme !... J’ai retrouvé ma femme !...

La princesse rit, pensant que son père plaisantait. Mais, il ne plaisantait pas. Quelques-uns prétendent que la douleur qu’il avait éprouvée de la perte de sa femme avait troublé sa raison. Toujours est-il que le lendemain, il parla à la princesse de l’épouser et, pendant huit jours, il la poursuivit de ses instances, sans lui laisser un moment de tranquillité. La pauvre enfant était bien embarrassée.

Elle alla consulter une vieille femme, qui habitait une pauvre hutte, dans un bois voisin. La vieille lui dit :

— Consolez-vous, mon enfant ; je vous conseillerai, et cette sotte passion passera à votre père. Dites-lui que vous voulez avoir d’abord une robe de la couleur des étoiles.

La princesse retourna à la maison, et quand son père revint lui parler de son amour, elle lui dit :

— Commencez, mon père, par me procurer une robe de la couleur des étoiles, puis nous verrons.