Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/299

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qu’elle s’efforçât de son mieux. Elle se mit alors à pleurer.

— Qu’as-tu, ma chère petite sœur ? lui demanda son second frère.

— Hélas ! pauvre frère, notre frère aîné a cessé de vivre !

Et les voilà de pleurer tous les deux.

— Il faut que j’aille à sa recherche !

— Oh ! non, ne va pas, mon frère, reste ici avec moi.

— Non, il faut que j’aille, et je ne cesserai pas de marcher que je n’aie retrouvé mon frère. Voici un chapelet que je te donne ; passes-en les grains continuellement ; quand il y en aura un qui s’arrêtera, alors, moi aussi, j’aurai cessé de vivre !

Et il fit ses adieux à sa sœur et partit.

Celle-ci, restée seule, était triste et soucieuse. Elle ne cessait de passer les grains de son chapelet, et elle voyait avec plaisir qu’ils passaient facilement. Mais, hélas ! un jour, il y en eut un qui s’arrêta.

— Mon Dieu, s’écria-t-elle, mon second frère est mort aussi ! Que ferai-je, à présent ? Il faut que j’aille à leur recherche, et je ne cesserai de marcher, que je ne les aie retrouvés, morts ou vifs.

Elle achète un cheval, s’habille en cavalier, et part, sans en rien dire à personne. Elle continue