Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/300

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

d’aller, d’aller, jusqu’à ce qu’elle arrive dans une grande plaine.

Là, elle vit, dans un vieil arbre creux, un petit vieillard, avec une barbe longue et blanche.

— Bonjour, la fille du roi de France ! lui dit le petit homme à la longue barbe.

— Bonjour, grand-père ; mais, vous me prenez sûrement pour une autre, car moi, je ne suis pas fille du roi de France.

— Non, non, je ne me trompe pas, car je vous connais bien.

— Comment, grand-père, est-ce que cette longue barbe ne vous incommode pas ?

— Si fait, ma pauvre enfant ; il y a cinq cents ans que je la porte, et j’en suis bien incommodé, assurément.

— Si vous voulez, je vous la couperai.

— Oh ! oui, faites donc.

Elle tira des ciseaux de sa poche et coupa la barbe du petit vieillard.

— Ma bénédiction soit sur vous, dit-il, fille du roi de France, car vous m’avez délivré ! Depuis cinq cents ans, il a passé bien du monde par ici, et personne n’avait eu pitié de moi, avant vous ; mais, vous n’aurez pas lieu de le regretter. Je sais où vous allez ; vous allez à la recherche de vos deux frères. Écoutez-moi bien, et faites exactement comme je vous dirai. A soixante lieues