Aller au contenu

Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/309

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

chait un homme pour lui construire un navire qui irait par eau et par terre. Sa récompense serait la main de la princesse, sa fille unique, à la condition pourtant qu’il la prît à court avec trois paroles, de manière à ce qu’elle ne pût lui répondre.

— Si je pouvais faire cela !… se dit Fanch ; je veux toujours essayer ; qui ne risque rien ne gagne rien.

Et il cria au bannisseur : — Je suis votre homme !

On le conduisit au palais du roi.

Le lendemain matin, on lui donna une cognée pour abattre, dans la forêt voisine, le bois nécessaire pour la construction du navire. Arrivé dans la forêt, il vit qu’on y avait déjà abattu beaucoup de bois, mais, qu’on l’avait enlevé, et il se dit :

— Je vois que je ne suis pas le premier à tenter l’aventure, et que beaucoup d’autres m’ont précédé ici.

Il se mit pourtant courageusement à l’ouvrage.

À midi, il s’assit sur le gazon, à l’ombre d’un vieux chêne, pour manger un morceau, du pain et du beurre et une crêpe de sarrazin, avec une bouteille de cidre. Une pie sautillait de branche en branche, au-dessus de sa tête, en disant :

— Part pour moi aussi ! part pour moi aussi !