— Laisse-moi tranquille, Margot-la-Pie, lui dit Fanch, impatienté, et va ailleurs chercher ton dîner.
— Quel travail fais-tu là ? reprit la Pie.
— Des cuillères, peut-être !… répondit Fanch, ironiquement.
— Des cuillères ? soit. Des cuillères ! des cuillères ! !… répliqua la Pie.
Et elle s’envola.
Quand il eut terminé son frugal repas, Fanch se remit à la besogne. Mais, à chaque coup de cognée, il détachait, à présent, une cuillère de l’arbre qu’il voulait abattre.
— Voici qui est étrange ! se dit-il ; il faut qu’il y ait de la sorcellerie là-dedans !
Et il jeta sa cognée et s’enfuit, en courant, vers la maison de son père.
En le voyant revenir, le vieillard lui dit :
— Ton voyage n’a pas été long, mon fils.
— Non, mon père, j’ai réfléchi que je ferais mieux de rester à la maison avec vous, et je suis revenu.
Il ne dit rien à personne de ce qui lui était arrivé.
Le second fils, nommé Hervé, voulut partir aussi. Son père ne lui donna que cinq écus.
En arrivant à Rennes, il entend aussi bannir, dans les carrefours et les rues de la ville, que le roi promet la main de sa fille unique à l’homme,