Luduenn se remit à l’ouvrage, et, à chaque coup de cognée, il jaillissait des arbres qu’il frappait une pièce propre à entrer dans la confection d’un navire et admirablement travaillée. Et ces pièces se rapprochaient, s’ajustaient et prenaient d’elles-mêmes la place qui leur convenait, de telle sorte, qu’avant le coucher du soleil, le navire était terminé et parfait. Il monta sur son navire, et il le dirigeait à sa volonté, et sur terre et sur l’eau. Il rencontra sur sa route un homme qui léchait et rongeait des os, dans une douve.
— Que fais-tu là ? lui demanda-t-il.
— Je me meurs de faim, et je ronge ces os abandonnés ici par les chiens.
— Viens avec moi, et je te procurerai à manger.
— Je ne demande pas mieux.
Et l’homme monta dans le navire, et les voilà deux.
Un peu plus loin, ils rencontrèrent un autre homme, près d’une fontaine.
— Que fais-tu là ? lui demanda Luduenn.
— Je viens de tarir cette fontaine, en y buvant, répondit-il, et j’attends qu’elle se remplisse, pour la tarir de nouveau, car j’ai encore soif.
— Viens avec nous, et tu auras à boire, à discrétion.
— Je ne demande pas mieux, répondit il.