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Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/317

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votre respect) ce que le laquais du roi ne peut pas faire pour lui.

— Ponds là-dedans, mon garçon, lui dit Luduenn, en lui présentant son chapeau.

— Ne vous moquez pas de moi, répondit l’enfant.

— Je ne me moque pas de toi ; fais ce que je te dis, et je te donnerai un écu de six livres ; tiens le voilà !

Et il lui jeta un écu de six livres. Le gars, séduit par une telle générosité, fit ce qu’on lui demandait et dit, en tendant son chapeau à Luduenn : — Quand vous en voudrez d’autre, pour le même prix, songez à moi.

Les six compagnons se remirent en route et entrèrent, tôt après, avec leur navire, dans la cour du palais royal.

La première partie de l’épreuve était heureusement accomplie ; la seconde allait commencer.

La princesse était sur son balcon, l’air farouche, et toute rouge. Elle craignait peut-être que ce chétif et malingre rustre ne vînt à bout de son entreprise.

— Vous avez la crête bien rouge, là-haut, princesse, lui dit Luduenn.

— C’est que probablement j’ai le cul chaud, répondit-elle.

— Assez chaud pour y cuire un œuf ?