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Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/318

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— Peut-être bien, si vous en aviez un ?

— Voici !…

Et il lui montra l’œuf qu’il avait achète à la vieille femme qui se rendait au marché.

— Et un bâton recourbé pour le retirer ? reprit la princesse.

— Aussi !… répondit Luduenn, en lui montrant le bâton de la charrue.

— Merde !… dit-elle, dépitée.

— À votre service, princesse !

Et il lui tendit son chapeau, qui ne contenait pas des roses, comme on sait.

La princesse ne trouva pas de réponse, cette fois, et, tournant le dos, elle rentra dans sa chambre, fort irritée.

— Votre fille m’appartient, sire, dit Luduenn au roi ; voici le navire que vous m’avez demandé, qui marche sur terre comme sur l’eau, et la princesse s’en est allée, vaincue et ne trouvant plus de réponse.

— Cela ne suffit pas, et il te faudra faire bien autre chose, avant d’avoir ma fille, répondit le roi, furieux.

— J’ai rempli toutes les conditions, sire ; à vous de tenir votre parole, à présent, car un roi ne doit jamais manquer à sa parole… Mais, je ne veux pas y regarder de si près ; que vous faut-il encore ? Dites, et ce sera fait.