Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/320

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et vous allez voir si je me fais prier pour boire du vin !...

Pour le soir du troisième jour, les cinquante tonneaux étaient vides.

— Qu’est-ce donc que cet homme et ses compagnons ? se disait le roi, inquiet, et ne sachant comment s’en débarrasser. Un de ses ministres lui dit :

— Vous avez sire, dans votre cuisine, une servante qui n’a pas son égale au monde, à la course. En une demi-heure, elle va puiser de l’eau à une fontaine, qui est à trois lieues d’ici, et revient avec trois pichets pleins, un sur la tête et un autre à chaque main. Dites à cet homme qu’il lui faudra, demain matin, accompagner la servante à la fontaine, et être de retour aussitôt qu’elle, avec trois pichets pleins d’eau.

— C’est vrai, répondit le roi.

Et il fit appeler Luduenn et lui dit ce qu’il aurait à faire, le lendemain matin,

— Ce sera fait, répondit-il tranquillement,

Et il dit à son coureur, qui dormait, au pied d’une meule de foin :

— Allons, debout, Attrape-Tout ! Voici une occasion de te dégourdir les jambes.

— Qu’y a-t-il pour votre service, maître ? demanda-t-il, en se redressant de toute sa hauteur.

— Le roi a, dans sa cuisine, une servante qui