Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/33

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— Qu’à cela ne tienne, répondit le chef ; voici ce présent.

Et il montra la serviette, que Crampouès lui avait confiée.

Marie se rendit à cette marque. Le chef des cavaliers la prit alors en croupe, sans lui laisser le temps de faire un peu de toilette, comme elle l’aurait voulu, et ils partirent, au galop.

Quand la douce jolie de Crampouès arriva à la cour du roi, dans son négligé de servante de ferme, grand fut l’étonnement du monarque et de ses courtisans, et il leur fallut faire de grands efforts, pour ne pas en rire ; mais, ils n’osaient, par crainte des cinq cents cavaliers. Crampouès n’en rougit pas, et, prenant Marie par la main, il la présenta au roi et à toute la cour, et les pria tous de venir, le lendemain, prendre part à son repas de noces. Puis, il se rendit à son palais, avec sa fiancée.

Le lendemain, à midi, le roi arriva, avec sa cour. Il était venu autant par crainte que par curiosité, car il sentait bien qu’il y avait du surnaturel dans l’affaire de ce singulier inconnu, et qu’il fallait bien se garder de lui manquer. Tout était prêt, ce qui leur parut encore extraordinaire, à cause du peu de temps. Marie n’était plus la servante de ferme de la veille, sale et mal tournée. Elle était couverte de soie, d’or, de perles et