Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/349

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Ils passèrent, tôt après, par une ville où il y avait une foire, et s’achetèrent chacun un cheval.

A force de marcher, ils étaient arrivés à une dizaine de lieues de Paris. Alors, Petit-Jean dit à son compagnon :

— Voici que nous approchons de Paris, et il faut être à notre affaire. Avez-vous trouvé une énigme à proposer à la princesse, quelque chose qui ne soit pas un jeu d’enfant ?

— Je ne sais rien autre chose que ce que je vous ai déjà dit, répondit le seigneur de Kerbrinic.

— Eh bien ! je vais vous en apprendre une ; écoutez bien et tâchez de retenir ; vous direz donc à la princesse : — Quand nous partîmes de la maison, nous étions quatre ; de quatre, il est mort deux ; de deux il est mort quatre ; de quatre nous avons fait huit ; de huit il est mort seize, et nous sommes encore venus quatre vous voir. Comprenez-vous ?

— Ma foi, non, je n’y comprends rien du tout. Expliquez-moi, je vous prie, ce que tout cela veut dire.

— Rien n’est plus simple : — Quand nous sommes partis de votre manoir de Kerbrinic, nous étions quatre, vous et moi et nos deux chevaux. — Oui. — De quatre il est mort deux : ce sont nos deux chevaux, qui moururent empoi-