Elle alla faire part des exigences de Petit-Jean à la princesse, qui lui dit qu’il lui fallait le secret, coûte que coûte, et que, par conséquent, il fallait aller au rendez-vous. Elle lui promit cent écus pour elle-même.
Petit-Jean, de son côté, conta tout à Kerbrinic et lui dit :
— Comme ma chambre est au-dessus de la vôtre, en veillant et en prêtant l’oreille, vous pourrez savoir quand la femme de chambre de la princesse entrera chez moi. Quand elle y sera, depuis une demi-heure environ, je tousserai fort, et aussitôt, vous vous mettrez à faire du bruit, à jurer et à tempêter, disant qu’on veut vous voler, et vous monterez à ma chambre, furieux, ou du moins faisant semblant de l’être, et votre épée nue à la main.
Kerbrinic promit de faire comme lui dit Petit-Jean.
Vers dix heures, les deux camarades montèrent à leurs chambres, comme pour se coucher, tranquillement. Peu après, Petit-Jean entendit frapper discrètement à sa porte. Voici la femme de chambre de la princesse, se dit-il, et il alla ouvrir. C’était elle, en effet, et il la fit entrer, en disant :
— A la bonne heure ! vous êtes exacte, autant que vous êtes jolie ; et il voulut l’embrasser.
— Oh ! non, non, dit-elle en se reculant.