Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/355

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Alors, vous ne saurez pas le secret de mon maître.

— Eh bien ! puisqu’il le faut ! — Et elle se laissa embrasser et dit : — Faites-moi connaître, à présent, le secret de votre maître.

— Doucement, ce n’est pas si pressé que cela ; je vous le dirai, mais, demain matin seulement, quand vous vous en irez.

— Demain matin ! mais, je veux m’en aller tout de suite.

— Comme vous voudrez, mais, alors, vous ne saurez rien.

Enfin, elle se résigna à rester, pour gagner les trois cents francs de la princesse, avec les autres trois cents francs que Petit-Jean parlait de lui céder, et aussi pour ne pas encourir la colère de sa maîtresse.

Petit-Jean la fit se déshabiller et se coucher, sans chemise, parce que, disait-il, il avait fait serment de ne jamais toucher à la chemise d’une femme. Puis, il fit un paquet de tous ses vêtements, y compris la chemise, et les jeta sous le lit, sans qu’elle s’en aperçût. Peu après, il toussa fortement, et aussitôt voilà un beau vacarme dans l’escalier, avec des cris : — Au voleur ! et des jurons effrayants.

— Qu’est-ce que cela, grand Dieu ? demanda la femme de chambre, mourante de frayeur.