Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/356

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— C’est mon maître, répondit Petit-Jean ; un homme très violent ; il a bu, selon son habitude, et il n’est pas commode, quand il est dans cet état. Il monte l’escalier, il vient ici ; sauvez-vous, vite, vite !...

— Où sont mes hardes ? demanda la pauvre femme en sortant du lit, toute troublée.

— Je ne sais pas, mais, vous n’avez pas le temps de vous habiller ; partez, vous dis-je, vite, vite !...

Et, folle de frayeur, elle se précipita dans l’escalier, toute nue et abandonnant ses vêtements et son argent. Grâce à l’obscurité qui régnait dans les corridors, elle put arriver à sa chambre, sans aucune fâcheuse rencontre, et elle s’habilla et se rendit aussitôt auprès de sa maîtresse.

— Eh bien ! lui dit celle-ci, vous m’apportez l’explication de l’énigme ?

— Hélas ! non ; cet homme est un méchant et un trompeur, qui mérite d’être pendu ; non seulement il ne m’a rien dit de l’énigme, mais, il a encore gardé l’argent. Elle ne dit rien du reste de ce qui lui était arrivé.

Voilà la princesse bien contrariée. Elle passa encore le reste de la nuit et toute la journée suivante à chercher la solution de l’énigme, ou un moyen de faire parler Petit-Jean, et elle ne trouva rien de mieux que d’envoyer encore, la nuit sui-