Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/369

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Mais, ni lui, ni personne ne put reconnaître ce corps sans tête, de sorte que le voilà plus embarrassé que jamais.

Il fit alors publier, par toute la ville, que le voleur était enfin pris et qu’on allait traîner son corps sur une claie, dans tous les quartiers de la ville.

Ce qui fut fait, en effet, et quatre soldats, deux devant et deux derrière, accompagnaient le corps, avec ordre de bien écouter et bien regarder autour d’eux, pour voir si quelqu’un pleurerait, ou gémirait, ou paraîtrait désolé, sur leur passage.

Efflam fit atteler son carrosse, de bonne heure, et, avant de partir, il dit à ceux de sa maison et à ses voisins qu’il allait reconduire son père dans son pays, où il désirait retourner. C’était afin d’expliquer la disparition du vieillard. Arrivé à environ une lieue de la ville, il dit encore à son cocher de dételer un des chevaux de la voiture et de retourner avec lui en toute hâte à la ville, pour rapporter à son père sa bourse, qu’il avait oubliée en partant.

Le cocher détela un des chevaux et partit. Puis Efflam, voyant venir sur la route un courrier, qui portait des lettres, lui demanda s’il n’était pas fatigué.

— Pas encore, répondit-il, — mais, je le serai