Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/41

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— Qu’en as-tu donc fait, malheureux ?

— Je me la suis laissé prendre sottement, mon frère.

Et il lui raconta comment le tour avait été joué,

— C’est bien fâcheux, reprit le laboureur ; mais, puisque la chose est faite et que nous n’y pouvons rien, reste avec moi, ici, où tu seras comme chez toi.

— Il faut que je recouvre ma bourse ; je n’aurai de repos que lorsque je la tiendrai de nouveau, et tu peux m’y aider beaucoup.

— Comment cela, mon frère ?

— En me prêtant ta serviette.

— Te prêter ma serviette ! Mais, songe donc qu’elle m’est indispensable, pour nourrir mes gens.

— Rends-moi ce service, je t’en prie ; prête-la-moi, pour quelques jours seulement, et sois sans inquiétude, je te la rendrai, sûrement.

Le laboureur donna sa serviette au clerc, et celui-ci partit aussitôt pour Paris.

Il descendit au même hôtel que la première fois. Il fit merveille avec sa serviette, et, grâce à lui, son hôte n’eut plus besoin de s’occuper de sa cuisine, ni de sa cave, la serviette merveilleuse pourvoyait à tout.

Au bout de quelques jours, le clerc manifesta l’intention de retourner au palais du roi.