Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/40

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homme fut pris d’un sommeil si irrésistible, que sa tête tomba lourdement sur la table, et il s’endormit. Les convives, étonnés, se levèrent de table et quittèrent la salle à manger. Alors, la femme de chambre de la princesse s’approcha de lui, sur la pointe du pied, prit la bourse, dans sa poche et courut la porter à sa maîtresse.

Quand le dormeur s’éveilla, il fut étonné de se trouver ainsi où il était. Il courut, tout honteux, à son hôtel, et ce ne fut que là qu’il s’aperçut que sa bourse lui avait été dérobée.

— Je suis pris ! se dit-il, et il ne me reste plus qu’à m’en retourner dans mon pays, au plus vite ; mais, je reviendrai.

Il conta son aventure à son hôte, et, bien qu’il lui dût quelque argent, celui-ci le laissa partir, sans difficulté, car il promettait de revenir, sans tarder, pour payer ses dettes et prendre sa revanche.

Il se rendit tout droit chez son frère le laboureur.

— Te voilà donc de retour, mon frère ? lui dit celui-ci.

— Oui, mon frère, je viens te voir.

— Je suis heureux de te revoir ; tu me raconteras tes voyages et tes aventures. Et ta bourse, tu l’as toujours ?

— Hélas ! non, je ne l’ai plus.