Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/427

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minuit. Arrivé à passer par un bois où, selon le bruit commun, il y avait de grands voleurs, il lui vint peur, et il grimpa sur un arbre, pour attendre le jour.

Bientôt, une bande de voleurs arrivèrent sous cet arbre, pour partager leur argent. Et voilà de la chicanerie et du bruit ; ils ne pouvaient pas s’entendre.

— Jésus ! si je pouvais avoir cet argent-là ! se disait le meunier en lui-même. Et lui de songer à jeter la peau de sa vache au milieu d’eux, pour les effrayer. Les voleurs, en voyant les cornes et cette peau noire, — car la vache était noire, — crurent que c’était le Diable qui venait les chercher. Et de déguerpir, de-çà de-là, en abandonnant là tout leur argent !

— Mon coup a réussi, ma foi ! se dit le meunier.

Et il descendit alors de son arbre, ramassa tout l’argent dans sa peau de vache, et de courir à la maison ! Sa femme et lui restèrent jusqu’au jour à compter de l’argent ; mais, ils ne pouvaient venir à bout de faire aucun compte, c’était trop d’argent !

Le lendemain matin, le meunier dit à sa femme d’aller demander le boisseau, chez leur seigneur, pour mesurer l’argent. La femme va, et demande le boisseau.