Aller au contenu

Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/429

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Un boisseau d’argent !

— Allons ! ne plaisante pas ; combien chaque peau !

— Je vous l’ai dit, un boisseau d’argent.

Et comme il faisait la même réponse à tous, les tanneurs se mirent en colère, et le valet fut roué de coups par eux, roulé sur le pavé, et ils lui prirent même ses peaux.

Quand il arriva à la maison :

— Où est l’argent ? lui demanda le seigneur.

— Ah ! oui, l’argent… Je n’ai reçu que des coups de pied et des coups de bâton, et mon pauvre corps est tout rompu !

— Le meunier m’a trompé ! s’écria alors le seigneur, en colère ; mais, n’importe, mon tour viendra aussi !

Le meunier fit un petit festin avec la vache qui lui avait été tuée, et il dit à sa femme d’aller prier le seigneur d’y venir aussi.

La meunière va ; elle fait son invitation.

— Comment oser venir se moquer de moi encore, dans ma maison !

— Jésus, mon bon seigneur, moi, me moquer de vous ! ni moi ni mon homme n’oserait jamais faire cela.

— Eh bien ! j’irai quand même, et je parlerai au meunier. Celui-là pense être plus fin que moi, peut-être ?