Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/436

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Le seigneur et son valet Grand-Jean allèrent, le lendemain, à la foire de Guingamp. Comme ils étaient à visiter les belles boutiques qui se trouvaient là, ils furent bien étonnés d’y retrouver aussi le meunier, avec une belle boutique d’orfèvrerie.

— Comment, meunier, lui dit le seigneur, est-ce bien toi qui es là ?

— Oui, sûrement, monseigneur ; vous venez m’acheter quelque chose, sans doute ?

— Comment, tu n’es donc pas resté dans l’étang ?

— Comme vous voyez, monseigneur ; je ne me trouvais pas bien là : et pourtant, je vous remercie, car c’est de là que j’ai rapporté toutes les belles choses que vous voyez ici.

— Vraiment ?

— Comme je vous le dis, monseigneur. Je ne regrette qu’une chose, c’est que vous ne m’ayez pas jeté un peu plus loin ; alors, je serais tombé dans la place où il n’y a que des objets d’or.

— Vraiment ?

— Aussi vrai que je vous le dis, monseigneur.

— Et tout est encore là ?

— Oui, je pense ; mais, vous feriez bien de vous hâter, si vous voulez aller voir.

Et le seigneur de s’en retourner à la maison, avec son domestique, et de courir à l’étang !