Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/452

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Mais bientôt, comme il était intelligent, adroit et assez beau garçon, il devint valet de chambre du seigneur.

Il fait la cour à la demoiselle, qui le rebute.

Un soir, il se cacha sous son lit. La cuisinière s’en aperçut et dit au seigneur, secrètement :

— Monseigneur, Le Chat s’est caché sous le lit de votre fille.

— Qu’est-ce que cela me fait ? répondit-il.

— Je vous dis, reprit-elle, que Le Chat est sous le lit de votre fille.

— J’entends bien ; et quel mal fait-il donc là ? Laissez-le.

Elle parut fort étonnée, et s’en alla en grommelant.

On avait mangé à souper du bouillon gras, avec du lard cuit dedans, et la mère avait dit à sa fille :

— Je crains que tu n’aies encore des coliques, cette nuit, ma fille.

La demoiselle se couche, à son heure accoutumée, sans se douter de rien. Guyon sort alors de sa cachette et se couche à ses côtés, dans le lit.

Elle crie : — « Au secours ! Au secours ! »

— Qu’as-tu donc à crier de la sorte, ma fille ? lui demanda sa mère, qui couchait dans une chambre contiguë.

— Bouillon-Gras ! C’est Bouillon-Gras !... criait-elle.