Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/49

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blanche et posa dessus quatre des pommes qu’il avait rapportées de l’île, celles qui faisaient pousser des cornes. C’étaient des pommes magnifiques, et telles qu’on n’en avait jamais vu d’aussi belles, à Paris. Quand la princesse vint à passer, accompagnée de sa femme de chambre, elle les remarqua et les admira ; mais, elle ne reconnut pas le marchand. Elle entra sous le porche et dit à sa femme de chambre :

— Allez m’acheter ces pommes ; je n’en ai jamais vu de semblables.

La femme de chambre alla au marchand et lui demanda :

— Combien vos pommes, marchand ?

— Quatre cents écus.

— Combien dites-vous ?

— Quatre cents écus.

— Quatre cents écus pour quatre pommes ! Est-ce que vous vous moquez de moi ?

— Nullement, mais, je ne les donnerai pas à moins ; c’est à prendre ou à laisser, comme vous voudrez.

La femme de chambre revint vers sa maîtresse :

— Eh bien ! lui demanda celle-ci, avez-vous les pommes ?

— Non, il en demande beaucoup trop cher,

— Qu’en demande-t-il donc ?