Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/50

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— Quatre cents écus ! Il faut qu’il soit fou.

— C’est déraisonnable, en effet, et ce n’est pas moi qui donnerai jamais quatre cents écus de quatre pommes.

Et elles entrèrent dans l’église.

Durant toute la messe, la princesse ne fit que songer aux pommes. En sortant, elle s’arrêta encore pour les admirer, puis elle s’éloigna un peu et dit à sa femme de chambre :

— Allez m’acheter les quatre pommes, pour quatre cents écus.

La femme de chambre revint et dit au marchand :

— Donnez-moi les pommes, marchand, voici quatre cents écus.

— Excusez-moi, Madame, ce n’est plus quatre cents écus, mais bien huit cents, qu’il m’en faut, à présent.

— Comment, mais vous me les aviez laissées pour quatre cents, et c’est déjà bien cher, je pense.

— Il fallait les prendre, alors, car, à présent, vous ne les aurez pas pour moins de huit cents écus.

La femme de chambre revint vers sa maîtresse et lui dit :

— Voilà qu’il ne veut plus donner ses pommes, à présent, pour moins de huit cents écus !