Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/57

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— Demain, vous irez au palais, pour confesser la princesse, qui est bien malade.

— Je n’ai pas l’honneur d’être le confesseur de la princesse, répondit le prêtre.

— Cela n’y fait rien, c’est vous que l’on demande ; présentez-vous au palais, à midi juste.

Le prêtre promit.

Le médecin retourna au palais, au bout de trois jours, comme il l’avait dit. Il alla d’abord trouver le roi et la reine et leur dit :

— C’est aujourd’hui que je dois terminer le traitement de la princesse, et, comme elle pourrait succomber...

— Jésus, mon Dieu ! interrompit la reine.

— Je ne crois pas, reprit le médecin, que nous ayons à déplorer un pareil malheur ; mais, enfin, je ne puis répondre de rien, et, par mesure de prudence, j’ai dit à un prêtre de venir la confesser ; il arrivera, à midi ; en attendant, je vais encore administrer un remède à la malade.

Et il monta à la chambre de la princesse. Elle faisait pitié à voir. Il lui dit :

— Je vais vous administrer aujourd’hui le dernier remède ; mais, comme j’en crains les suites, j’ai dit à un prêtre de venir vous confesser.

La pauvre princesse frémit de frayeur et dit qu’elle aimait mieux porter ses cornes, toute sa