Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/58

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vie, que de voir continuer le traitement de cette façon.

Le prêtre arriva, en ce moment. Le médecin se retira dans un cabinet, à côté, et lui dit d’y venir le trouver, quand il aurait rempli son devoir.

La princesse se confessa, et le confesseur se rendit ensuite près du médecin, qui lui dit :

— Il faut me céder, pour un moment seulement, votre soutane et votre surplis.

— Je ne ferai pas cela, répondit le prêtre.

— Bah! laissez-moi donc là vos scrupules ; il le faut, pour compléter la cure de la princesse; tenez, prenez ceci.

Et il lui glissa cent écus dans la main.

Le prêtre prit l’argent et donna sa soutane et son surplis. Le médecin les revêtit, se rendit auprès de la princesse et lui parla de la sorte :

— Je crains que vous n’ayez oublié quelque chose, princesse, et, avant de me retirer, je viens vous prier de compléter votre confession, si vous avez encore quelque chose sur la conscience ; songez que vous êtes peut-être sur le point de paraître devant votre Juge suprême.

La princesse sanglotait.

— Voyons, reprit le faux prêtre, je vais vous aider : N’avez-vous rien dérobé, rien volé, quelque petite chose ?...

— Oui, mon père, répondit-elle, tout bas, j’ai