Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/66

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cent écus en or sous leur oreiller, et n’en dit rien à personne. Le surlendemain matin, elle en trouva encore autant. Quand les deux frères parlèrent de continuer leur route et de payer leur écot, l’hôtesse et son mari les prièrent si instamment de rester encore quelque temps, et les traitèrent si bien, qu’ils finirent par rester là un mois entier. L’hôte était alors devenu riche, car sa femme continuait de trouver, chaque matin, ses cent écus, et elle ne laissait personne faire le lit des deux frères ; elle y courait toujours elle-même, dès qu’ils étaient levés. Nos deux gars se trouvaient très bien à Guingamp ; cependant, quand le mois fut fini, ils demandèrent encore à payer leur écot, afin d’aller plus loin. On insista de nouveau pour les faire rester ; mais, ce fut inutilement, cette fois.

— Faites-nous notre compte, hôtesse, dirent-ils, afin que nous partions.

— Quand vous retournerez, vous paierez, Messeigneurs ; que cela ne vous inquiète pas, et venez encore loger dans notre maison, si vous y avez été bien.

Ils promirent de descendre encore là, au retour. Au moment de partir, l’hôtesse appela François un peu à l’écart, et lui dit tout bas :

— Vous m’avez fait beaucoup de bien, et, pour vous en témoigner ma reconnaissance, je veux