Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/68

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aussitôt amoureuse de lui. Le vieux roi ne voulait pas donner sa fille à un homme qu’il ne connaissait pas ; mais, la princesse insista tant, qu’il finit par consentir, et ils furent fiancés, et puis mariés A partir de ce moment, François mena une vie de désordre. Tous les jours, il ne faisait que boire, jouer et courtiser les filles ; on ne le voyait jamais avec sa femme. La pauvre princesse en était désolée.

— Comment fait-il ? se disait-elle à elle-même ; il dépense beaucoup, et pourtant, il ne demande jamais d’argent ni à moi, ni à mon père. Il y a quelque chose là-dessous, et il faut que je sache ce que c’est.

Elle va trouver une vieille sorcière et lui conte son cas.

— Hélas ! ma pauvre enfant, lui dit la sorcière, celui-là a mangé le cœur du petit oiseau à l’œuf d’or, et, depuis ce jour, il trouve, chaque matin, cent écus en or sous son oreiller ! Si tu pouvais avoir le cœur de l’oiseau, quelle femme tu serais, alors !

— Et comment l’avoir, s’il l’a mangé ?

— Fais comme je vais te dire, et peut-être viendras-tu encore à bout de le posséder. Toutes les nuits, tu es obligée de te lever, pour lui donner à boire : mélange, dans un même verre, du cidre, du vin, de l’eau-de-vie, du sel et du poivre, et