drez, répondit Jean ; mais, il faut que ce soit fait, quand j’arriverai, ce soir, ou gare à vous !
Et il partit là-dessus, comme à l’ordinaire. Jeanne courut aussitôt chez sa commère, fort inquiète.
— Si vous saviez, ma commère, ce que me demande mon homme ! Il faut qu’il ait complètement perdu la tête.
— Que vous demande-t-il donc, ma commère ?
— Ce qu’il me demande ?… Il veut que, pour ce soir, quand il rentrera de sa journée, j’aie semé, dans notre courtil, un demi-boisseau de graine de lin, et que, de plus, le lin soit mûr, tiré, roui, séché et mis en bottes, sur le grenier ! Je vous demande s’il ne faut pas qu’il ait absolument perdu la tête, pour me demander une chose si impossible ?
Et elle pleurait en disant cela.
— Consolez-vous, ma commère, lui dit l’autre ; nous saurons bien trouver encore quelque moyen de tromper ce Jean, qui se croit un finaud, et qui n’est qu’un imbécile. Voici ce qu’il faudra faire : J’ai là un peu de lin, sur mon grenier, depuis l’an dernier. Vous en prendrez deux ou trois bottes, que vous répandrez par les champs et les prés des environs, et accrocherez aux haies et aux buissons, et quand Jean rentrera, ce soir, vous