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  Faites payer les amendes à mon père,
Pour qu’il dépense tous ses biens ;
Pour qu’il dépense tous ses biens,
Et qu’il soit pauvre avant de mourir !

  Dans l’enfer, j’ai préparé
À ma marâtre un siège doré,
Et à vous, mon père, comme à elle,
Puisque vous êtes d’accord avec elle ! —

IX

  La marâtre traîtresse disait,
Assise sur l’échafaud :
— La malédiction du ciel et de la terre,
La malédiction des étoiles et de la lune,

  La malédiction de la rosée, qui tombe en bas,
À toutes celles qui deviennent marâtres !
Moi, j’ai été marâtre, pour mon malheur,
Et c’est ce qui est cause de ma mort ! — (1)


Chanté par Garandel, surnommé Compagnon-l’Aveugle.
Plouaret, 1845.


VARIANTE.


(1) Une autre version se termine ainsi :

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
  Ervoanik Le Lintier disait,
En montant sur le troisième degré :
— Je vois ma belle-mère qui vient,
Accompagnée de ses demoiselles ;

  Elle a un ruban de velours noir au cou,
Là où devrait être une corde ! —
. . . . . . . . . . . . . . . . . . .

  La baronne Le Lintier disait,
Aux gens de la justice, quand elle arriva :
— Elevez la potence en l’air,
Pour que nous voyions Ervoanik mourir ! —

  Ervoanik Le Lintier disait,
En montant sur le dernier degré de l’échelle :
— J’ai dix-huit moulins sur la rivière,
Ayant chacun sa tourelle ;

  Ayant chacun sa tourelle,
Et je les donne tous à ma sœur de lait ! —
La baronne Le Lintier disait,
À Ervoanik Le Lintier, en ce moment :

  — Comment serais-tu un homme selon Dieu,
Toi qui donnes tes rentes à ta sœur de lait ;
Toi qui donnes tes rentes à ta sœur de lait,
Pendant que ton père est encore en vie ! —