Page:Luzel - Gwerziou Breiz-Izel vol 1 1868.djvu/68

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NOTE.


J’ai plusieurs versions de cette ballade, mais elles concordent toutes, ou les différences sont si légères, que je crois inutile de donner des variantes. — Rapprocher du sombre gwerz de Katell gollet (Catherine la damnée) qui a été imprimé à Morlaix, chez Lédan.

M. le comte de Puymaigre dans son intéressant recueil de Chants populaires du pays Messin, a donné, sous le titre de la Damnée, un chant français qui ressemble d’une manière frappante à notre gwerz breton. Voici ce chant :

 
C’est d’une fille et d’un garçon,
D’un garçon qui l’a bien aimée.
Mais bientôt sur le vert gazon
La belle fille est enterrée.

Le garçon fit une prière
À la bonne vierge Marie,
Pour qu’elle lui fasse voir encore
La belle qu’il a tant chérie.
 
Il n’a pas fini sa prière.
Et voilà la belle arrivée.
— Oh ! la belle, la belle, où avez-vous été,
Que vos fraîches couleurs ont si fort changé —

Ce sont les diables et les enfers
Qui ont ainsi rongé mes membres,
Et cela pour un maudit péché
Que nous avons commis ensemble. —

— Oh ! dites-moi, dites, ma mie,
Ne peut-on pas vous soulager.
Avec quelques messes à dire.
Ou quelques vigiles à chanter ? —

— Oh ! non, mon bel ami, oh ! non.
Oh ! non, ne m’en faites point dire,
Tant plus prieras ton Dieu pour moi,
Et tant plus souffrirai martyre.

— Oh ! adieu donc, adieu, ma mie,
Puisqu’il faut ainsi vous quitter.
À votre sœur Marguerite,
N’avez-vous rien à envoyer ? —

— Tu diras à ma sœur Marguerite
Qu’elle ne fasse pas comme moi.
Que jamais elle ne se promène.
Sur le soir, dans les grands bois. —


Voir encore dans le livre de M. de Beaurepaire, Etude sur la poésie populaire en Normandie, deux chants normands qui ont quelque analogie avec le nôtre.

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