Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 1, 1881.djvu/106

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— Merci ! répondit Pierre.

Et il continua sa route. Il traversa alors une prairie émaillée de belles fleurs parfumées, et le soleil brillait, les oiseaux chantaient, les papillons voltigeaient de fleur en fleur, et ses membres, tout à l’heure fatigués et lourds, se trouvèrent soudain légers et dispos, et une grande joie remplit son cœur. Au milieu de la prairie, était un château magnifique, entouré de hautes murailles. Il alla droit au château et frappa à la porte.

— Qui est là ? demanda une voix de l’intérieur.

— Moi. Ouvrez-moi la porte, mon père saint Pierre !

Le bon Dieu était là, qui était venu faire visite à son vieil ami saint Pierre, et, en entendant ces paroles, il dit :

— Écoute ! écoute, Pierre. Comment ! tu as donc un fils ? Tu ne m’avais pas dit cela...

— Moi, un fils ?... Je n’ai jamais été marié, répondit saint Pierre.

Mais l’autre frappait toujours sur la porte, à tour de bras : dao ! dao ! dao !... et le portier du paradis, impatienté, lui cria :

— Allez-vous-en, mon ami ; celui que vous cherchez n’est pas ici.

Le bon Dieu, qui savait tout, dit alors au portier du paradis :