Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 1, 1881.djvu/125

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dont le cheval venait de perdre un fer en route, et il demandait qu’on lui en mît un autre bien vite, car il était pressé.

Éloi se dit :

— Il faut que j’expérimente, sans plus tarder, la méthode de mon nouveau compagnon ; c’est plus commode et plus expéditif, et cela ne me paraît pas difficile. J’ai fait attention à la manière dont il s’y est pris, et je ferai comme lui de point en point.

Et, ayant préparé un fer, il coupa le pied du cheval auquel il manquait un fer, le serra dans l’étau, y appliqua un fer neuf, puis il se mit en devoir de le remettre en place à l’animal. Mais, hélas ! il avait beau faire, le pied n’adhérait pas à la jambe, et le pauvre cheval perdait tant de sang qu’il s’affaiblissait à vue d’œil et que, ne pouvant plus se soutenir sur les trois pieds qui lui restaient, il finit par fléchir et tomber à terre, épuisé et râlant. Le seigneur, son maître, était furieux, et criait et menaçait de passer son épée au travers du corps du maréchal. Celui-ci ne savait où se fourrer pour échapper à cette colère bruyante.

Heureusement pour lui que son nouveau compagnon arriva à point pour le tirer d’embarras.

— Hâte-toi de me venir en aide ! arrive vite ! vite ! lui cria-t-il, du plus loin qu’il l’aperçut.