Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 1, 1881.djvu/124

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quand il eut fini, que pensez-vous de mon travail ? Examinez-le, je vous prie.

Éloi leva, l’un après l’autre, les quatre pieds du cheval, examina bien les fers et la manière dont ils étaient cloués, et trouva que tout était parfait.

— C’est bien, dit-il ; tu es un bon ouvrier, et je te prends à mon service. J’emploie aussi cette méthode, quelquefois ; je préfère pourtant l’autre, celle de tout le monde ; je la crois plus sûre.

En ce moment, un homme entra tout essoufflé dans la forge et dit :

— Venez vite, vite, maître ! Mon cheval est malade à mourir ; je ne sais ce qu’il a ; il se jette violemment à terre, se roule sur le dos les quatre fers en l’air, puis il se relève et se jette encore à terre... C’est pitié de voir comme il souffre, le pauvre animal ! Venez vite, vous dis-je.

— Tu sais aussi soigner les animaux malades ? demanda Éloi au compagnon.

— Oui, maître, je sais aussi soigner les animaux malades, les chevaux surtout.

— Eh bien ! vas avec cet homme, et guéris-lui son cheval.

— Je le ferai, maître, avec le secours de Dieu.

Et le compagnon forgeron sortit avec le paysan.

Presque aussitôt, arriva à la forge un seigneur