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Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 1, 1881.djvu/134

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mourir de faim, et je voulais leur gagner un peu de pain !

— Regrettez-vous bien sincèrement d’avoir travaillé le jour de Noël ?

— Oui, mon Dieu, je le regrette bien sincèrement !

— Eh bien ! je vous paierai votre journée, moi. Retournez à la maison, et, en arrivant, demandez ce que vous voudrez : à manger, à boire, des vêtements, de l’argent, en un mot tout ce dont vous aurez besoin, et vous recevrez aussitôt ce que vous demanderez. Mais donnez l’aumône aux pauvres, et n’en refusez jamais aucun.

— Merci bien, mon bon seigneur, et que Dieu vous bénisse !

Et Jean L’Andouar retourna à la maison, un peu consolé. Ses enfants étaient sur le seuil de la porte, l’attendant, et sitôt qu’ils aperçurent leur père, ils coururent à lui en criant :

— Du pain, père ! du pain !

— Oui, mes pauvres enfants, leur dit Jean, vous en aurez tout à l’heure.

Et il entra dans la chaumière et, se découvrant et faisant le signe de la croix, il dit :

— Avec la permission de Dieu, je demande du pain et un peu de lard pour mes pauvres enfants et moi, qui mourons de faim.

Et aussitôt il se trouva, il ne sut comment, du