Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 1, 1881.djvu/140

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

beaucoup et fit dire un grand nombre de messes à son intention.

L’année suivante, son second fils tomba aussi malade le jour de la fête de saint Joseph, et mourut également le lendemain. Il en fut si affecté, qu’il faillit en perdre la raison. On disait dans le pays :

— Voyez donc ce qui est arrivé à Joseph Nédélec ! À quoi lui sert de célébrer la fête de saint Joseph, son patron, puisque ses enfants tombent malades ce jour-là même, et meurent le lendemain ?

Si bien que Joseph Nédélec lui-même dit :

— Eh bien ! je ne célébrerai plus la fête de saint Joseph, puisqu’il me prend mes enfants.

L’année qui suivit, quand vint le jour de la fête de son patron, Joseph Nédélec fit atteler les bœufs à la charrue dès le matin, et tous ses domestiques vaquèrent à leurs travaux, comme un jour ordinaire. Quant à lui, il monta sur sa haquenée blanche et se rendit à la ville voisine pour s’y divertir toute la journée.

Il avait un bois à traverser. À peine eut-il fait quelques pas dans ce bois, qu’il aperçut un homme pendu à la branche d’un chêne, au bord de la route.

— Quelque voleur, sans doute, à qui l’on a rendu la justice qu’il méritait, se dit-il.

Mais, à mesure qu’il approchait du pendu, il