Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 1, 1881.djvu/142

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— Ne parlez pas de la sorte, Nédélec, car si saint Joseph vous a enlevé vos enfants, c’est pour leur bien et le vôtre, parce que vous observiez, religieusement sa fête tous les ans. Vos enfants auraient mené une vie coupable et criminelle, s’il les eût laissés vivre ; ils auraient commis de grands crimes et auraient été pendus avant d’avoir atteint l’âge de vingt ans. Au lieu que, à présent, ils sont dans le ciel, ils sont sauvés ! Continuez d’observer religieusement la fête de votre patron saint Joseph, et vous vous en trouverez bien, un jour viendra.

Le vieillard disparut alors dans le bois, et Joseph Nédélec retourna promptement à la maison. En y arrivant, il fit dételer les chevaux et les bœufs, et cesser tous les travaux. Puis il passa le reste de la journée à prier saint Joseph, son patron.

Son troisième fils, qui était près de mourir quand il arriva à la maison, était complètement guéri pour le lendemain matin.

Joseph Nédélec continua, jusqu’à sa mort, d’observer religieusement la fête de saint Joseph.

Le vieillard qu’il avait rencontré, au sortir du bois, était le bon Dieu lui-même[1]

(Conté par Marguerite Philippe.)
  1. À rapprocher de la Pauvre vieille mère, des frères Grimm.