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Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 1, 1881.djvu/154

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d’aimer le bon Dieu et la sainte Vierge, et elle nous vient en aide, car elle nous a donné une nappe nourricière qui nous fournit tout ce que nous désirons à manger et à boire, au lieu que vous, si vous êtes bien mon parrain, comme vous le dites, vous ne vous souciez guère ni de votre filleul, ni de son père et sa mère, car vous ne venez jamais nous voir.

— Eh bien ! je te défends d’aller désormais à la chapelle où tu vois ta marraine, et prends garde de me désobéir… Du reste, bientôt tu viendras avec moi à mon château ; ton père le sait bien, et ta marraine aussi, et elle n’y peut rien.

Et il s’en alla, l’air fort mécontent.

Robert ne répondit rien à cette menace ; mais il était bien résolu à continuer d’aller à la chapelle, comme devant.

Et en effet, comme il s’y rendait, le lendemain, selon son ordinaire, il rencontra sur sa route son parrain, qui lui dit avec colère :

— Je t’ai défendu de retourner à cette chapelle !

L’enfant se mit à courir, et, comme il n’avait plus que quelques pas à faire pour atteindre la chapelle, il parvint à y entrer, tandis que son parrain, n’osant le poursuivre jusque-là, restait dehors à maugréer et à tempêter. La marraine l’y attendait, et il lui raconta tout.