Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 1, 1881.djvu/167

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

seulement. J’ai eu pitié d’eux, surtout de leur petit enfant, qui serait mort de froid, s’il leur avait fallu passer la nuit dehors.

— Ah ! il y a aussi un petit enfant ? Voyons-le.

Et ayant examiné l’enfant, que la mère cachait ms son sein, il dit :

— Un fort bel enfant, en vérité ! Mais comme il est mouillé et tremble de froid, le pauvre petit ! Que l’on fasse du feu, vite, pour le chauffer ! Il faut le laver avec de l’eau chaude et lui donner des langes frais.

Et la femme du brigand, tout étonnée de voir son mari devenu subitement si humain et si compatissant, fit faire du feu par une esclave et chauffer de l’eau. Puis elle donna du linge fin et frais à la mère pour envelopper son enfant.

Marie s’approcha du feu, lava son fils dans un bassin rempli d’eau tiède et l’emmaillotta ensuite bien chaudement. Le brigand la regardait faire en souriant, et tout étonné de sentir son cœur amollir et de ne pouvoir lever les yeux de dessus cet enfant.

Le brigand avait un fils de cinq à six ans, mais il était rongé par la lèpre. Il s’était aussi approché des étrangers, et, comme son père, il contemplait en silence l’enfant Jésus assoupi. Marie le remarqua et dit :

— Votre fils paraît bien malade.