Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 1, 1881.djvu/169

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— Comment est votre fils ce matin ? demanda Marie à la femme du brigand.

— Je suis guéri ! je suis guéri ! cria l’enfant, en entendant ces paroles.

Et, en effet, il sauta hors de son lit, dispos et bien portant, et n’ayant plus la moindre marque de lèpre sur le corps.

Le père et la mère restèrent quelque temps immobiles et muets d’étonnement et de bonheur ; puis ils prièrent leurs hôtes d’accepter une cassette pleine d’or et de pierres précieuses qu’ils leur présentèrent. Mais Marie refusa en disant :

— Nous sommes encore vos obligés et vos débiteurs ; mais un jour viendra où mon fils saura reconnaître le service que vous nous avez rendu.

Et ils partirent et continuèrent leur route vers l’Égypte.

— Ces pauvres gens ! dit alors le brigand ; ils ont bon cœur ; mais comment se fait-il qu’ils n’ont voulu rien accepter pour le service qu’ils nous ont rendu, et qu’ils parlent encore de nous récompenser un jour, pauvres comme ils le sont ?

— Dieu est grand ! dit la femme, pour toute réponse.

Environ trente-deux ans plus tard, Notre-Seigneur Jésus-Christ fut condamné à mourir sur