Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 1, 1881.djvu/184

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Le laboureur se trouvait auprès d’un château, quand le soleil se coucha. Il y entra, demanda l’hospitalité pour la nuit et fut bien accueilli. Après souper, on le conduisit coucher dans une belle chambre, où il y avait un bon lit de plume avec plusieurs couvertures et tapis de laine. Cependant, il ne dormit pas, car il ne put, pendant toute la nuit, réchauffer un de ses pieds, qui était glacé. Et il se demandait ce qui pouvait être la cause de cela. Au matin, il se leva avec le soleil, et il retourna aussi vers le vieillard.

Quand les trois frères furent de retour, le vieillard, qui les attendait, leur dit :

— Racontez-moi, à présent, où et comment chacun de vous a passé la nuit, et ce qui lui est arrivé, et, après vous avoir entendus, je partagerai entre vous les biens de votre père. Que l’aîné parle le premier.

Et le prêtre parla de la sorte :

— Après avoir marché toute la journée, quand le soleil se coucha, je me trouvais dans un verger rempli de pommiers couverts de fleurs, et je me couchai sous un de ces pommiers, pour y passer la nuit. Mais je fus éveillé par un bruit épouvantable. Le tonnerre tomba sur l’arbre sous lequel j’étais couché, et en abattit et brisa toutes les branches, à l’exception d’une seule, celle qui était au-dessus de ma tête, laquelle resta intacte et