Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 1, 1881.djvu/190

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Après le coucher du soleil, son danseur, galant et bien élevé, la reconduisit sur le chemin de sa maison et lui parla de mariage.

— Venez trouver mon père et ma mère, lui répondit Fantic, en baissant les yeux, et adressez-leur votre demande.

Le seigneur inconnu l’accompagna jusqu’à la maison de son père et de sa mère, les salua poliment et leur demanda la main de leur fille.

Ils habitaient une chaumière d’apparence assez pauvre et vivaient péniblement en faisant valoir une petite ferme de quatre ou cinq journaux de terre. Ils furent bien étonnés de voir un seigneur si bien mis, et qui paraissait si riche, reconduire leur fille et la leur demander en mariage. Aussi, s’empressèrent-ils de donner leur consentement, se regardant comme très-honorés. Les fiançailles eurent lieu dès le lendemain, les noces dans la huitaine, et il y eut un grand festin.

Le lendemain, le nouveau marié parla de la sorte à sa femme :

— Je vais partir, à présent, pour un long voyage, et je ne reviendrai vous voir que lorsque vous aurez mis au monde votre premier enfant, c’est-à-dire dans neuf mois.

— Pourquoi me délaisser si tôt ? demanda Fantic, d’un ton suppliant.

— Il le faut. Mais j’ai encore une recomman-