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Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 1, 1881.djvu/191

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dation à vous faire auparavant : vous aurez un fils dans neuf mois d’ici ; mais gardez-vous bien de le faire baptiser, ou malheur à vous !

— Comment ! mon fils ne sera pas baptisé, comme les enfants des autres chrétiens ?

— Vous ne savez pas qui est votre mari ? Je suis le diable Beelzébud !

La jeune femme, en entendant cela, poussa un cri d’effroi et s’évanouit. L’autre partit.

Neuf mois après, pour abréger, Fantic accoucha d’un fils, comme le lui avait prédit son mari, qu’elle n’avait pas revu depuis.

— Il faut faire baptiser l’enfant, tout de suite, car il est bien faible, dirent le grand-père et la grand’mère.

— Attendez que le père soit arrivé, répondit la mère ; il m’a promis de revenir le jour où naîtrait son fils.

— Mais, ma pauvre fille, quel malheur, s’il venait à mourir avant d’avoir été fait chrétien ! Il est si faible ! Il n’y a pas un moment à perdre ; il faut le porter tout de suite à l’église.

Fantic n’osa pas insister davantage pour qu’on attendît. On chercha promptement un parrain et une marraine, et l’on prit la route de l’église avec l’enfant. Chemin faisant, on rencontra trois cavaliers, qui venaient au grand galop. Un d’eux descendit de cheval, enleva l’enfant des bras de