Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 1, 1881.djvu/215

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
III


le brigand et son frère l’ermite.



Il y avait une fois un fermier nommé Fanch Kerloho, qui avait été payer son terme à son seigneur. Celui-ci était gravement malade dans son lit et ne put lui donner quittance ; mais il lui dit :

— Je vous donnerai quittance, quand je serai guéri ; allez à la cuisine, faites-vous servir à dîner, et soyez sans inquiétude.

Le fermier dîna bien à la cuisine du château, puis il s’en retourna chez lui. Sa femme lui demanda, quand il rentra, s’il rapportait une quittance en échange de son argent.

— Je ne rapporte pas de quittance, lui répondit-il, car le seigneur est bien malade sur son lit, et il n’a pas pu m’en faire une ; mais il m’a bien promis de l’écrire et de me l’apporter lui-même, dès qu’il sera guéri.

— Vous avez eu tort de livrer votre argent sans quittance, répondit la femme, car on ne sait pas ce qui peut arriver.

Et elle parut mécontente et bougonna un peu.

Quelques jours après, le seigneur mourut. Le