Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 1, 1881.djvu/216

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fermier et sa femme assistèrent à son enterrement et prièrent Dieu pour son âme, bien qu’il eût été toujours très-dur pour eux. Son fils aimait le jeu et le plaisir, et dépensait beaucoup. Comme il avait besoin d’argent, il fit dire à tous ses fermiers de venir lui en apporter, promettant de faire une remise à ceux qui le paieraient d’avance. Fanch Kcrloho fut invité à se présenter comme les autres. Il se rendit au château et se présenta devant son jeune maître, quand son tour fut venu.

— Vous n’avez pas payé votre terme, lui dit le nouveau seigneur.

— Faites excuse, monseigneur ; j’ai payé à votre père, selon mon habitude, le jour même de la Saint-Michel.

— Vous n’êtes pourtant pas porté sur son cahier comme ayant payé. Avez-vous une quittance ?

— Non, je n’ai pas de quittance, car votre père était bien malade sur son lit, quand je vins le payer, et il ne pouvait pas écrire ; mais je vous assure et je jurerai même au besoin que j’ai payé mon terme, deux cents écus, en belles pièces de six livres.

— Tout cela est bel et bien ; mais, si vous n’avez pas de quittance, c’est que vous n’avez pas payé, et il me faut de l’argent.